Dispositif du collège René CASSIN
à NOISY LE SEC
Ouverture le 1 septembre 1999
 

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L'U.P.I :
Partenaire : L'IME Heni WALLON à NOISY LE SEC
 

L'historique de la première UPI vu par le principal du collège Cassin, Monsieur GARRAC

 

La première année 1999 / 2000
La deuxième année 2000 / 2001
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

L'historique de la première UPI

« Monsieur le Principal, accepteriez-vous d’accueillir   dans votre   établissement une    unité
pédagogique d’intégration pour handicapés mentaux à la prochaine rentrée ? » Ainsi s’exprimait Madame Barrier, Inspectrice AIS, au début du mois de mars 1999, portant dans « mon collège » la bonne parole de Monsieur Delahaye, notre Inspecteur d’Académie.
Diable ! Un si petit collège ! 350 élèves, 28 professeurs, des locaux exigus et occupés à 85 % du temps scolaire. Mais doté d’une dimension humaine, habitué à l’accueil d’élèves handicapés moteur pour lesquels il est équipé. Il est également proche de l’EME Henri-Wallon et voisin de la SEGPA du Collège Prévert.
M’appartenait-il de refuser une mission assignée à l’Education Nationale dès 1975 par un vote unanime du parlement, dont la loi a été précisée et complétée en 1989, 1990, 1995 et 1999 ? Dire oui ne faisait que souscrire à une réponse bien tardive aux attentes légitimes de tant de familles angoissées par l’exclusion précoce de leurs enfants frappés de difficultés scolaires importantes.
Sur le principe, on ne rencontrait aucune opposition farouche. Mais rapidement se manifestèrent les craintes des personnels :
- nous n’avons pas la place,
- nous n’avons pas été formés pour ce type d’élèves,
- quels moyens matériels supplémentaires ?
- qu’adviendra-t’il si l’enseignante spécialisée est absente ?
- qui va prendre en charge ces jeunes hors du temps scolaire, en particulier pendant la demi-pension ? Inquiétude du personnel de service.
- seront-ils acceptés par les autres élèves ?
- impossible d’être prêts pour la rentrée de septembre.
Alors se manifesta une équipe soudée, déterminée à convaincre, Monsieur l’Inspecteur d’Académie et son adjoint Monsieur Meunier, Madame Barrier, la secrétaire de CDES,
Madame Housseau, directrice et ses collègues de l’Etablissement spécialisé Henri-Wallon et moi-même. L’implantation d’une UPI au collège René-Cassin devait préluder à la création d’autres unités du même type dans d’autres collèges. Il importait de démarrer une expérience prouvant la faisabilité et l’intérêt du projet. Une expérience qui se devait de réussir.
Les réticences sur les moyens furent levées par les engagements de l’Inspection académique sur l’encadrement et l’intervention financière du Conseil général. Le principe du recrutement d’un aide-éducateur motivé était acquis. Il assisterait les jeunes élèves à la demi-pension.
Plus difficile à dissiper : les craintes de savoir-faire qui traduisaient un légitime scrupule des personnels mais aussi une sous-estimation de leur expérience et de leur formation professionnelle. Il fut entendu que les jeunes accueillis ne relèveraient pas de la psychiatrie et ne seraient pas sujets à des explosions caractérielles chroniques ingérables dans l’établissement. Ils auraient déjà vécu, en principe, une expérience en classe d’intégration scolaire à l’école élémentaire et présenteraient des potentialités  à développer un projet personnel d’intégration individuelle et collective. Un enseignant spécialisé venant du premier degré, connaissant bien l’intégration ou les classes de SEGPA serait le pivot de l’équipe pédagogique, lui apportant un savoir-faire original. Il fut prévu que le démarrage tant redouté serait balisé de séquences de formation à, plus précisément de réflexion et d’échange accompagnés d’un appui psychopédagogique à destination des personnels volontaires. S’agissant des professeurs en particulier, pouvait-on douter longtemps, sans remise en cause dommageable, que leur niveau de formation professionnelle leur permette une démarche pédagogique expérimentale fructueuse et l’élaboration de réponses adaptées dans des situations souvent rencontrées avec des élèves de classes banales, pour les objectifs n’étant pas les mêmes.
Fallait-il  se donner un an et demi pour se former sans pratiquer ? Non, c’était renvoyer l’expérience aux calendes grecques.
D’ailleurs, nous pouvions faire puisqu’à Riom, huit ans auparavant, des collègues avaient démarré dans des conditions plutôt plus difficiles, ils leur fallait tout inventer tandis que nous étions riches de leur exemple. Et puis, nous étions les premiers dans le département de la Seine-Saint-Denis et parmi les premiers en France ! Du reste, la perspective de développer un travail expérimental en équipe dans l’établissement, avec des retombées pédagogiques prévisibles pour tous les élèves ralliait déjà « les mordus » de l’éducation à la citoyenneté.
Ainsi furent convaincus les personnels, les représentants des parents d’élèves et les élèves délégués. Le 15 juin, le conseil d’administration approuvait à la quasi unanimité l’ouverture de l’UPI pour la rentrée 1999. Les délais étaient courts. Une concession : l’accueil des élèves fut prévu le 27 septembre. Il eut lieu le 20 septembre car Madame Audebram, institutrice spécialisée nommée, pendant les congés d’été, et ses collègues de l’intégration scolaire l’ont minutieusement préparé plus tôt que prévu. La classe était prête avec un matériel minimum. Les équipements plus lourds arrivèrent bien plus tard car, en raison de la date tardive de la décision d’ouverture, la machine administrative du Conseil général, partenaire attentif et régulier, n’avait pu être saisie avant la rentrée scolaire.
Progressivement, des professeurs du collège (histoire/géographie, SVT, mathématiques, technologie, EPS, musique et physique/chimie) intervinrent soit en accueillant des élèves de l’UPI dans certains cours, soit en intervenant spécialement pour tout le groupe. Très tôt dans l’année scolaire, les professeurs accompagnèrent l’enseignante spécialisée, Madame
l’Inspectrice et moi-même pour rencontrer des équipes de collèges candidats potentiels à l’ouverture d’une UPI similaire à la rentrée 2000/2001, transmettant à leur tour la flamme de leur conviction. Les personnels de service, dont l’aptitude à communiquer avec les jeunes est grande, ont facilité leur appropriation des locaux, notamment de la demi-pension, découvrant des enfants attachants ne posant pas de problème de comportement particulier.
Le temps passe vite pour qui sait le vivre richement. Au collège René-Cassin, on voit déjà venir la fin d’une deuxième année d’expérience. Pour ces jeunes dont les progrès sont importants et qui apportent au collège une richesse humaine manifeste, quelle suite ? Y aura-til  une UPI en lycée ? Pour les professeurs pionniers, quelle sera la relève à terme ? Tous ceux qui ont permis l’ouverture et le développement de cette structure en collège doivent parachever leur œuvre en développant une solide culture de l’intégration scolaire inter-établissement, laquelle devra rapidement constituer l’une des bases de la formation de tous les personnels, afin que de bonnes réponses puissent être apportées à ces questions d’avenir.
 

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